Choucas des tours © D. Collin
Oiseau

Choucas des tours

Corvus monedula Linné

Il est fidèle, intelligent, et a fait avancer la science de l’étude du comportement animal : voici le Choucas des tours. C’est notamment grâce au Choucas des tours que le célèbre éthologue Konrad Lorenz a caractérisé le phénomène de l’empreinte chez les oiseaux.

Choucas des tours © D. Collin

Choucas des tours

© MNHN - D. Collin

Un amateur de vieilles pierres

Le choucas des tours doit son nom à son affection pour les monuments plus ou moins en ruine : il construit en effet son nid dans leurs anfractuosités. Malheureusement, il arrive également qu’il jette son dévolu sur une cheminée, qu’il finira par boucher à force d’entasser branchages et brindilles pour y déposer ses œufs. Toutefois, outre tours et cheminées, tout point un tant soit peu surélevé fera l’affaire pour nidifier : falaises, carrières, clochers, allées de grands arbres, forêts…

Reconnaître le choucas des tours

Moins gros que la corneille noire ou le corbeau freux (et pour cause : le chouca est le plus petit spécimen de Corvidé vivant dans nos contrées), il s’en distingue également par sa tête noire encapuchonnée de gris, ses yeux aux iris blancs et ses cris aigus. Très sociable, le choucas niche généralement en petites colonies qui se rassemblent à la tombée de la nuit. Comme la majorité des corvidés, il est omnivore. Son menu se compose d’insectes et autres mollusques complétés par quelques graines et fruits divers. À l’occasion il ne dédaigne pas quelques grenouilles, des œufs voire des oisillons ou quelques déchets alimentaires.

Fidèle compagnon

Le choucas est monogame à vie : tant que les deux partenaires sont vivants, le couple reste uni. Dans cette espèce, le divorce n’existe pas… C’est du moins ce que pensait Konrad Lorenz, l’un des fondateurs de l’éthologie (étymologiquement "science des mœurs", étude du comportement animal). Le célèbre scientifique connaissait bien cet oiseau, qui fut l’objet de sa première publication, en 1927. Recueilli et élevé par Lorenz, un jeune choucas préféra rester avec lui, une fois adulte, plutôt que d’aller rejoindre ses congénères.

Intrigué, le chercheur réitéra l’expérience avec d’autre choucas, puis avec des oies cendrées. Ses observations l’amenèrent à formaliser le concept d’empreinte (Prägung) : à la sortie de l’œuf, l’oisillon identifie la première chose qu’il voit bouger comme étant sa mère. Qu’il s’agisse d’un oiseau, d’un homme, ou d’un leurre de bois…

Ce phénomène se produit à des moments différents selon les espèces d’oiseaux, mais, au sein d’une espèce donnée, il survient toujours dans le même intervalle de temps. Une fois cette période critique passée, l’empreinte ne se produira jamais plus. Les travaux de Lorenz sur l’empreinte ont largement dépassé le cadre de l’ornithologie et ont inspiré des recherches dans de nombreuses sciences cognitives (psychologie, neurobiologie etc.).

Sa fiche sur le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel

Sa fiche sur le site oiseau.net

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Notes de bas de page