Le curieux zèbre de la salle des espèces disparues est un des rescapés de la ménagerie de Versailles. C’est l’un des seuls représentants de l’espèce disparue à la fin du XIXe siècle.
Fiche d'identité
Un zèbre aux rayures étonnantes
Le couagga (ou quagga) est un zèbre d’Afrique australe, à la robe brune et rayée uniquement sur l’encolure et l’avant du corps. Chassé pour sa peau et sa viande de manière intensive par les colons européens, il est exterminé au XIXe siècle. La dernière représentante de l’espèce s’est éteinte dans le zoo d’Amsterdam en 1883.
Un contemporain de Marie-Antoinette
Capturé en 1784, ce couagga fut rapporté à la Ménagerie Royale de Versailles par un capitaine de vaisseau revenant des Indes. Il y vécut à la même période que le rhinocéros de Louis XV. Il sera également transféré à la ménagerie du Jardin des Plantes, le 17 avril 1794. Il y mourut 4 ans après son transfert.
Espèce ou sous-espèce ?
Du fait de l’extrême variabilité des robes des zèbres, les naturalistes furent tentés d’identifier un grand nombre d’espèces différentes. Le couagga a longtemps été classé comme une espèce à part entière. Il fallut attendre les progrès de la génétique pour trancher ces questions. Les études menées ont montré que le couagga (Equus quagga quagga) est bel et bien un rameau de l’espèce du zèbre des plaines (Equus quagga) et non une espèce à part entière.
Disparu, réapparu ?
Rheinhold Rau, naturaliste sud-africain du Muséum de Cape Town (Afrique du sud), s’est pris de passion pour le couagga dans les muséums européens. Il découvre que les gènes responsables de la couleur brune et des rayures atténuées sont bien présents chez le zèbre des plaines. Il a alors monté le projet "Quagga" : l’idée est de recréer par sélections successives le couagga à partir de zèbres des plaines, présentant moins de rayures sur les flancs. À partir de 2005 et après 10 ans de sélection, le groupe de recherche obtient des animaux présentant des robes comparables à celles des couaggas des collections des muséums. D’autres scientifiques se disputent sur la base conceptuelle du projet : un zèbre des plaines, ressemblant au couagga n’est pas forcément un couagga.
Où le trouver ?
Le couagga de Louis XVI se trouve dans la Grande Galerie de l'Évolution, au niveau 2 "L'Homme, facteur d'évolution", dans la salle des espèces menacées et disparues.

Fiche espèce : le couagga
Généralités
Le couagga (Equus quagga quagga) est une sous espèce du zèbre des plaines (Equus quagga ou Equus Bachelli). Il mesurait jusqu’à 1 m 30 au garrot et pesait de 220 à 320 kg. Dans la nature, le couagga pouvait vivre jusqu’à 20 ans et 40 ans en captivité.
Répartition
Le couagga vivait en Afrique australe. Les limites de son aire de répartition semblent avoir été la rivière de l’Orange à l’Ouest, la rivière du Vaal à l’Est.
Statut
Jusqu’au XIXe, les populations de couaggas étaient importantes. Le couagga était alors considéré comme nuisible car en concurrence avec les espèces domestiques sur les pâturages. Chassé de manière intensive par les colons européens pour sa viande et sa peau, la décision est prise en 1886 d’en interdire la chasse. Il est cependant déjà trop tard, le dernier couagga sauvage avait été aperçu en 1870. Le couagga est aujourd’hui une sous-espèce éteinte.
Habitat et mode de vie
Le couagga vivait dans les plaines herbeuses des régions les plus sèches de l’Afrique Australe. Le zèbre est herbivore et son régime alimentaire était constitué d’herbe, de feuilles, de fruits, de bourgeons, d’écorce et de racines.
Reproduction
Le couagga était comme tous les zèbres un animal grégaire. Un étalon prend la direction d’un harem composé de plusieurs femelles. Ces familles se regroupent par périodes en grands troupeaux en particulier au moment de la migration.