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Réouverture de la galerie de minéralogie en 1967, nef de la galerie © MNHN - Jean-Marie Baufle
Réouverture de la galerie de minéralogie en 1967, nef de la galerie © MNHN - Jean-Marie Baufle

Les coulisses de la Galerie de Minéralogie

Ouverte au public depuis 1841, la Galerie de Minéralogie et de Géologie, construite par l’architecte Charles Rohault de Fleury, est organisée en plusieurs espaces distincts. Au fil du temps, la fonctionnalité et l’aspect de certains de ces lieux ont évolué. Ainsi, certains aménagements ont notamment permis de moderniser les modes d’exposition des spécimens et mettre en valeur de nouvelles acquisitions.

L’Amphithéâtre

Dans le hall d’entrée, face à l’entrée principale, une porte s’ouvre sur l’amphithéâtre.

À l’origine, en 1839, lors de la construction de la Galerie de Fleury avait orienté les bancs de l’amphithéâtre face à la verrière, de façon parallèle. Dès l’ouverture de la Galerie, des cours publics de minéralogie y étaient donnés par des professeurs du Muséum national d’Histoire naturelle. Les loges du Roi et des Dames avaient été spécialement aménagées pour que le roi Louis-Philippe, amateur de minéralogie, puisse assister aux enseignements.

En 1860, l’amphithéâtre adopte son organisation actuelle : les bancs et l’estrade sont disposés perpendiculairement à la verrière. L’amphithéâtre de la Galerie de Minéralogie et de Géologie, actuellement fermé, sera rénové prochainement pour accueillir à nouveau, conférences, cours et rencontres, selon une organisation de l’espace qui rappellera celle de 1839.

La nef

La nef de la Galerie de Minéralogie est une curiosité architecturale. Formée d’une succession de dômes vitrés soutenus par 18 colonnes monumentales, elle ouvre une perspective unique sur les collections.

La naissance de la Galerie

Au début du XIXe siècle, les acquisitions du minéralogiste René Just Haüy ont considérablement augmenté les collections, et les spécimens sont à l’étroit dans le Cabinet d’histoire naturelle. Les visiteurs sont également de plus en plus nombreux. En 1827, ils se pressent au Jardin des Plantes pour voir la girafe offerte par le Pacha d’Égypte Méhémet Ali, à Charles X. Devant ce succès, le gouvernement décide d’allouer de nouveaux crédits au Muséum. Une partie sera consacrée à l’édification de la Galerie de Minéralogie et de Géologie. La construction du bâtiment commence en 1833 sous la direction de l’architecte Charles Rohault de Fleury. Considérée comme le premier édifice construit en France pour être un musée, elle ouvre au public en 1841. Aujourd’hui cette galerie peut seulement être aperçue par les visiteurs depuis le hall de l’exposition d’entrée dans l’exposition.

La grande salle des colonnes

La nef centrale de la galerie s’étend sur 100 mètres, et ouvre une perspective profonde sur l’espace d’exposition. Longtemps appelée la « grande salle des colonnes », elle est traversée par deux rangées de 18 colonnes de style corinthien, qui soutiennent une succession de dômes vitrés. Aux murs, de larges verrières font entrer une lumière indirecte sur les collections. De part et d’autre de la nef, deux avant-corps, plus étroits et surélevés, abritent des espaces de conservation qu’on appelle aujourd’hui les « sous-marins ». Ils forment des balustrades auxquelles les visiteurs accèdent par des escaliers.

Vitrines et bois anciens

À l’ouverture de la Galerie, les spécimens sont exposés dans des vitrines et de grands meubles en bois comportants des tiroirs où sont conservés les échantillons. À partir de la seconde moitié du XXe siècle, une partie de l’ameublement central est déplacée pour alléger l’espace et l’adapter aux expositions temporaires. Les minéraliers de Bournon sont encore visibles dans les escaliers monumentaux de la Grande Galerie l’évolution.

Dialogue silencieux

Cette évocation ne serait pas complète sans les statues des deux naturalistes qui se font face au centre de la galerie. René Just Haüy, assis dans sa tenue d’ecclésiastique, une calcite dans sa paume, et Georges Cuvier, debout dans son costume de professeur, une main sur un globe terrestre. Leur dialogue silencieux dure depuis presque deux siècles.

Nef de la Galerie de Minéralogie entre 1967 et 1975 © MNHN
Nef de la Galerie de Minéralogie entre 1967 et 1975 © MNHN

Le vestibule

Le vestibule de la Galerie de Minéralogie et de Géologie est orné d’imposantes fresques de François-Auguste Biard. Les visiteurs sont invités à les admirer dans l’espace accueil de l’exposition Trésors de la Terre.

Ces fresques représentent l’expédition française au Spitzberg, un archipel au nord de la Norvège, durant l’année 1839. Les explorations vers le cercle polaire se développent en effet rapidement durant la première moitié du XIXe siècle et sont principalement le fait des anglais.

Afin de contrer ce quasi monopole, le ministère de la Marine décide d’envoyer le naturaliste Paul Gaimard, qui s’est déjà rendu en Islande en 1835 et 1836, en expédition scientifique à bord de La Recherche, avec notamment l’espoir qu’il puisse trouver un passage nord est vers le Pacifique.

Vestibule de la galerie de minéralogie, fresques du peintre Biard, vers 1975 © Fonds Courtauld - art et architecture
Vestibule de la galerie de minéralogie, fresques du peintre Biard, vers 1975 © Fonds Courtauld - art et architecture

Ce voyage, bien qu’il ait été peu étudié par les historiens français, tient une place toute particulière dans l’histoire des sciences : c’est en effet la première fois que l’on voit collaborer des scientifiques de nationalités différentes, avec une participation à part égale de français et de scandinaves.
Cette expédition se veut la plus exhaustive possible et c’est avec des objectifs aussi variés que l’étude des courants marins, du magnétisme, des températures, de la géologie et de la minéralogie que l’équipe de Paul Gaimard se met en route.

Cette expédition se conclura avec le dépôt d’échantillons minéralogiques et botanique au sein des collections du Muséum national d’Histoire naturelle et la publication de nombreux résultats scientifiques.

Fresques de François-Auguste Biard © MNHN - Patrick Lafaite
Fresques de François-Auguste Biard © MNHN - Patrick Lafaite
Fresques de François-Auguste Biard © MNHN - Patrick Lafaite