Carnet de route de Théodore Monod
Les carnets de route de Théodore Monod sont un témoignage unique du travail de terrain de ce chercheur aventurier et humaniste qui a marqué le XXe siècle.
En 1934, Théodore Monod a 32 ans ; il est depuis 1922 assistant de la chaire des pêches et productions coloniales du Muséum. Il a déjà effectué sur le continent africain plusieurs missions scientifiques qui ont révélé sa passion pour le désert.
Au mois de mars, le jeune chercheur embarque pour Dakar et commence un long voyage de 16 mois dans l’Ouest saharien. C’est au cours de cette expédition qu’il commence à tenir ses carnets « de route » ou « de récolte » : en naturaliste complet, il y décrit tout ce qu’il voit et étudie. Il y établit un relevé précis, suivant une numérotation continue, de tous les spécimens botaniques, zoologiques ou géologiques qu’il récolte ou observe.
Mais le savant nous donne aussi de précieuses indications sur ses conditions de voyage, les aléas climatiques, les animaux sauvages rencontrés ; il dessine ses itinéraires, exécute des relevés d’horizon, des coupes géologiques, reporte au crayon les peintures rupestres ou inscriptions qu’il découvre. La page reproduite ici nous montre des relevés d’inscriptions arabes et peintures libyco-berbères effectués en septembre 1934 dans la région de Tichitt.
Jusqu’à sa dernière méharée en 1994, Théodore Monod continua à tenir ses carnets de route sur les mêmes cahiers d’écolier.
Hélène Keller