Feuilles de plantes couleur sépia.
Film

[TERMINÉ] Cycle « Nature élargie » - Sentir comme une plante

Samedi 14 janvier 2023
L'évènement est terminé.

Un cycle de projections proposé par Elio Della Noce (chercheur en études cinématographiques) & Emmanuel Lefrant (Light Cone).

Séance #3 - Sentir comme une plante

En présence d’Elio Della Noce, d'Emmanuel Lefrant et de Bruno Moulia, directeur de recherche à l'Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement, spécialiste de la sensibilité végétale.

Pour cette troisième et dernière séance, le regard délaisse un temps le monde animal pour se tourner vers la sentience des plantes. De la graine, du pétiole, des pétales et des feuilles, comment les cinéastes disséminent-t-ils cette « intelligence des plantes » qui s’incarne en une variété de sens perceptifs ? Pour cela, le cinéma expérimental offre des correspondances surprenantes entre les processus biochimiques du végétal et les processus techniques du film sur support argentique. De la photosynthèse d’une feuille au « phytogramme » qui l’imprime en négatif sur le celluloïd, des « collages-herbiers » aux techniques d’animation en-caméra de « bouquets cinématographiques », des « photogrammes » de pétales aux propriétés photosynthétiques qui président à la perception de leur couleur. Cette séance appelle à une méditation sur notre interrelation avec les plantes, en s’efforçant de ne pas froisser leur susceptibilité !

Samedi 14 janvier 2023 à 15 h - Durée : 1 h 30.
Auditorium de la Grande Galerie de l'Évolution - Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Les autres rendez-vous du cycle « La nature élargie - Perceptions non-humaines » :

gestures toward Plant Vision (Canada - 2021 - 10’- numérique)

De Sarah Abbott.
Une méditation cinématographique qui nous invite à nous décentrer de la perspective humaine pour considérer la perception et les perspectives végétales. L'inspiration du film vient de la façon dont les arbres et les plantes, dans toutes leurs variétés, peuvent créer neurobiologiquement des images à voir dans l'immobilité, le mouvement, les couches, la forme, la couleur, la lumière, l'ombre et/ou le temps. L'hypothèse de la vision végétale est discutée par le Dr Paco Calvo, un philosophe espagnol renommé dans le domaine de la neurobiologie végétale.

Flowers #1 (Canada - 2022 - 3’06 - numérique)

De Philip Hoffman & Alexander Granger.
Par la technique dite du « photogramme », l’origan surgit dans toute sa structure, sa teinte et son épiderme. La bande film 35mm devient elle-même une plante qui étire délicatement pétioles et pétales.

Grand park-photosynthesis (EU - 2017 - 7’ - numérique)

De Robbie Land.
Le film expérimente avec les procédés de la photosynthèse et de la chlorophylle. Il se sert du soleil pour réaliser des impressions-contact d’images négatives sur des feuilles collectées dans le Grand Parc.

Phsychè trophikè (Mexique - 2020 - 2’15 - numérique)

De Bruno Varela.
Variation autour du souffle et de l’oxygène d’origines végétales, grâce à la technique photosynthétique du « phytogramme ».

Purkyne’s dusk (Portugal - 2020/21 - 9’09 - numérique)

De Helena Gouveia Monteiro.
Ce film explore la diminution de la perception de la couleur des végétaux dans des conditions de faible luminosité. Issu d'une enquête sur la physiologie de la vision inspirée des travaux de Jan Evangelista Purkyně, le film utilise des outils numériques et argentiques afin de perturber, chez le spectateur, la perception de la couleur, des teintes, du contraste et de la saturation.

The pudic relation between machine and plant (Portugal - 2016 - 2’30 - numérique)

De Pedro Neves Marquez.
Une image de laboratoire interroge la sexualité au-delà de l’humain. Une scène présente la relation entre une main robotisée et une Mimosa Pudica, espèce végétale dont les feuilles ont la caractéristique de se refermer quand on les touche.

Lichen (Canada - 2019-12’- numérique)

De Lisa Jackson.
Un film tourné en IMAX conduit à une plongée élargie dans la vie des lichens, espèce qui confond toujours les scientifiques. La 3D macro et les techniques de timelapse offrent des vues inédites de la communauté sensible des lichens, ici capturée en conditions extrêmes. Les pensées du lichénologue Trevor Goward accompagnent malicieusement l’expérience.

Botanicollage on frisco bay (EU - 2017 - 3’46- numérique)

De Caryn Cline.
Réalisé lors d’un workshop de « collage botanique » donné au San Francisco Exploratorium, le film est une animation directe qui associe des collages de végétaux à des grattages et peintures sur celluloïd. Il fut produit collectivement avec des artistes et des cinéastes de la région.

The garden of earthly delights (EU - 1981 - 1’50 - 16mm)

De Stan Brakhage.
Ce film est un collage de végétation de montagne. Comme son titre l'indique, Le Jardin des délices terrestres, il s'agit d'un hommage à la précision et à la luxuriance du chef d’œuvre de Jérôme Bosch.

Glimpse of the garden (EU - 1957 - 4’- 16mm)

De Marie Menken.
D’extrêmes gros plans sur des plantes et des insectes révèlent détails et textures, fins poils, saillies, crêtes et tiges qui transforment ce micro-monde invisible en un ample univers. Tourné à Long Island dans le jardin botanique de Dwight Ripley, ce film inaugure les formes avant-gardistes du « jardin filmé ».

Track moss bypass (France - 1987 - 7’- 16mm)

De Miles McKane.
Ce film se compose d'une suite de travellings orientés vers la mousse végétale. Il se joue des textures, des expositions, des rythmes et des profondeurs de champ, de l'échelle des objets. On semble survoler des espaces inconnus que parfois l'irruption d'une forme reconnaissable vient faire basculer dans un monde plus familier, pour retomber aussitôt ailleurs, au-delà.

Les coquelicots (France - 2000 - 2’30 - 16mm)

De Rose Lowder.
Fatigués de la mer, les chalutiers de Sète décident de passer une journée à la campagne en prenant un bain de pavots à côté d'Arles, de Bédarrides et de la Grotte de Thouzon. Un film bouquet, tourné-monté en caméra Bolex H16.

A perfect storm (GB - 2022 - 3’ - 16mm)

De Karel Doing.
Un film-paysage, ou plus précisément, un paysage imprimé sur une émulsion argentique grâce à la technique du « phytogramme ». Le cinéaste s’est servi de graines, de petites fleurs et d’autres éléments végétaux de petite taille issus de plantes cultivées dans son jardin, ou d’espèces plus sauvages que l’on trouve dans une réserve naturelle non loin de chez lui.

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