Moineau domestique
Passer domesticus Linné
Tout le monde connait les Moineaux domestiques, "pierrots" ou "piafs" en argot, mais peu de gens leur prêtent réellement attention !
Un inconnu familier
Les scientifiques ont attendu la deuxième moitié du XXe siècle pour s’intéresser de près aux mœurs sociales de ce sédentaire par excellence. On ne le rencontre pratiquement qu’au voisinage de l’humain, dont il est très dépendant, en ville comme à la campagne. Hardi, ce petit passereau n’hésite pas à s’approcher des promeneurs qui lui dispensent miettes de pain et brisures de riz, ou même à se servir directement sur les tables du restaurant au Jardin des Plantes.
Origines du moineau domestique
Probablement originaire des régions arides du sud-ouest de l’Asie, il est aujourd’hui largement répandu sur la planète, depuis la Norvège jusqu’au sud de l’Argentine. Son association avec notre espèce se perd dans la nuit des temps préhistoriques, quelque part au Moyen-Orient, au moment où sont apparus les premiers villages sédentaires de chasseurs-cueilleurs voici 12 000 ans.
Apparence et socialité du moineau
Les mâles, dont le plumage s’orne d’une bavette noire pendant la période nuptiale, ont une calotte grise soulignée de roux vif et de noir, et des joues presque blanches. Ils se distinguent facilement des femelles uniformément brun-gris. Les jeunes de l’année, quant à eux, ressemblent aux femelles, si ce n’est leurs bourrelets jaune paille à la base du bec, leur plus petite taille et leur comportement très quémandeur.
Bruyant et querelleur à l’occasion, le Moineau domestique possède un répertoire de cris variés en relation avec les diverses circonstances de sa vie agitée, mais seuls quelques rares oiseaux surdoués font entendre des sons mélodieux… Les nids volumineux et peu soignés, boules de paille et de plumes, sont construits par les deux sexes, assez haut, dans des cavités d’arbres, de murs, de toits, exceptionnellement à découvert sur des branches ou des façades. Trois nichées annuelles de 4 à 5 poussins ne sont pas rares, mais la forte mortalité des jeunes limite la prolifération. Une prolifération qui n’est d’ailleurs plus d’actualité aujourd’hui…
Diminution des effectifs de moineaux
Depuis plus de vingt ans, on observe une importante diminution des populations de Moineaux domestiques dans plusieurs pays européens. Ainsi, en Grande-Bretagne, le nombre d’individus a diminué de près de 62 % entre 1970 et 1999. Maladie, pollution directe ou indirecte, urbanisme… Plusieurs raisons sont invoquées, mais aucune explication entièrement satisfaisante n’a encore été trouvée.
En France, le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO) a mis en place un programme de suivi qui a révélé une diminution de près de 16 % des effectifs de moineaux domestiques entre 1989 et 2001. Ce phénomène, particulièrement marqué en zone rurale, a vraisemblablement pour origine un changement des pratiques agricoles entrainant une diminution de la quantité de graines disponibles en hiver pour les jeunes oiseaux…
Sa fiche sur le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel