Œufs présentés dans la Galerie d'Anatomie
Au cœur des biozones

Tout savoir sur les œufs

La traditionnelle chasse aux œufs de Pâques est de retour au Parc zoologique de Paris ! Et si c’était l’occasion d’en apprendre davantage sur les œufs ?

Vous avez dit « ovipare » ?

Les oiseaux ne sont pas les seuls à pondre des œufs. C’est aussi le cas de beaucoup de reptiles et de poissons, ainsi que de la majorité des amphibiens et des arthropodes et même de quelques mammifères comme les ornithorynques !

Ces animaux sont qualifiés d’« ovipares ».

Éclosion de serpent liane, Parc zoologique de Paris, 2016

© MNHN - F.-G. Grandin

Naissance de caïmans nains de Cuvier, Parc zoologique de Paris, 2015

© MNHN - F.-G. Grandin

Œuf, mode d’emploi

La formation d’un œuf se fait en plusieurs étapes. Après l’ovulation, l’ovule rempli de jaune (réserve nutritive appelée « vitellus »), fécondé ou non, descend par les voies génitales de la femelle (l’oviducte).

Pendant ce voyage, il va s’entourer du blanc (appelé « albumen »). Ce dernier, majoritairement composé d’eau, représente deux tiers du poids de l’œuf. Il protège le jaune contre les chocs et les infections.

Les membranes coquillières et la coquille complètent l’ensemble. Dure ou flexible selon l’espèce, la coquille permet les échanges gazeux mais empêche les bactéries et autres agents pathogènes de passer !

Arrivé dans le cloaque (orifice commun des cavités intestinale, urinaire et génitale), l’œuf sera finalement pondu.

Oeufs de nandou - Rhea Americana

© MNHN

Au chaud !

Pour bien se développer, l'œuf a besoin d’être maintenu à une certaine température.

Pour produire cette chaleur, de nombreux animaux ovipares couvrent les œufs de leurs corps : c’est la « couvaison ». La période de développement de l’embryon dans l’œuf s’appelle l’« incubation ».

Tous les oiseaux couvent à l’exception de quelques espèces, comme le coucou gris (Cuculus canorus) qui dépose ses œufs dans le nid d’autres espèces, ou encore la famille des mégapodes. Ces derniers fabriquent de véritables « couveuses » en édifiant des monticules de matières végétales dont la fermentation dégage la chaleur nécessaire au développement des œufs qui y sont enfouis.

Chez la plupart des espèces d’oiseaux, par exemple les martins de Rothschild ou les harfangs des neiges, ce sont les femelles qui couvent. Mais il arrive souvent que les deux parents collaborent, comme chez les autruches, les kookaburras, les vautours fauves ou encore les flamants roses. Le mâle est parfois le seul à couver, comme chez les casoars ou les nandous.

On observe dans la nature des comportements fascinants : la femelle calao arboricole, par exemple, pond ses œufs dans une cavité d'arbre, puis clôt complètement le nid avec une bouillie composée de nourriture, de bois et d'excréments, afin d'empêcher les prédateurs d'entrer. Seule une petite ouverture permet au mâle de nourrir la femelle et, après éclosion, leur petit !

Œuf de flamant rose

© MNHN - F.-G. Grandin

Œuf de vautour fauve

© MNHN - F.-G. Grandin

Œuf de manchot

© MNHN - F.-G. Grandin

Et chez les autres espèces ?

La couvaison est rare chez les espèces ovipares qui ne sont pas des oiseaux, cependant il est intéressant de noter qu’elle existe chez les pythons. Après la ponte, la femelle maintient une température d’incubation stable et contrôlée en réalisant des contractions musculaires autour de ses œufs.

Chez les autres espèces animales, il n’y a généralement pas de couvaison à proprement parler, ou alors celle-ci n’a pas vocation à maintenir ou à augmenter la température des œufs mais uniquement à protéger la ponte.

De nombreuses espèces de poissons s’occupent de leurs œufs, par exemple en les faisant incuber dans leur bouche.

La tortue d’Hermann, elle, choisit un lieu ensoleillé pour y creuser un trou et y déposer ses œufs. C’est le soleil qui apportera la chaleur nécessaire à leur bon développement.

La femelle caïman nain de Cuvier, pour sa part, cache ses œufs dans des débris végétaux, dont la décomposition sera source de chaleur.

Chez les échidnés (mammifères appartenant au groupe des monotrèmes, comme les ornithorynques), l’incubation se passe dans la poche ventrale des femelles, où l'œuf reste pendant 10 à 15 jours.

Terminons avec un exemple pour le moins étonnant : chez le Pipa pipa, un crapaud aquatique d’Amérique du Sud, les œufs incubent sous la peau du dos de la femelle. Au moment de l’éclosion, les petits crapauds percent donc le dos de leur mère pour se libérer !

Pipa américain (Pipa americana, Laurenti)

© MNHN - Direction des bibliothèques et de la documentation
Echidné à nez court conservé dans un bocal d'alcool

Echidné à nez court, Galerie d'Anatomie comparée

© MNHN - É. Babin

Les œufs d’oiseaux en quelques chiffres

La taille des œufs varie considérablement selon les espèces.

Le plus petit œuf d’oiseau est sans doute celui du colibri d’Hélène. Il fait la taille d'un petit pois (un centimètre environ) et ne pèse que 0,35 grammes. Le plus gros est celui de l’autruche : 1,8 kg, soit deux douzaines d’œufs de poules !

Pour ce qui est de la période d’incubation, la plus courte serait celle du vacher (10 jours) et la plus longue celle de l’albatros royal (80 jours).

La perdrix grise détient le record du nombre d’œufs pondus : celui-ci s’élève à 20 pour une seule nichée. En revanche, les oiseaux marins ne pondent souvent qu’un seul œuf (à quelques exceptions près, comme les mouettes rieuses qui pondent deux ou trois œufs).

Œufs présentés dans la Galerie d'Anatomie

Œufs présentés dans la Galerie d'Anatomie comparée

© MNHN - C. Colin