FIAC Hors les murs 2011
Du 14 octobre au 6 novembre 2011
FIAC Hors les murs 2011
Du 14 octobre au 6 novembre 2011
En 2011, le Jardin des Plantes a accueilli 17 œuvres d'art contemporain dans le cadre de la FIAC hors les murs. Une occasion de présenter au public un parcours artistique consacré à la biodiversité et à l'environnement. Découvrez ces œuvres et leurs créateurs.
Strange Fruit - Malachi Farrell
Strange Fruit - Malachi Farrell
© MNHN - F.-G. GrandinŒuvre de Malachi Farrell, 2009-2011. Grappes de baskets usages. 180 x 300 cm. Présentée par Natalie Seroussi, Paris.
À l’image d’une fable contemporaine, les Strange Fruit de Malachi Farrell, soulèvent des questions sociales, politiques, identitaires et territoriales. Inspiré d’un poème protestataire des années 30 d’Abel Meeropol, originaire du Bronx, l’artiste s’approprie la mémoire collective. Les mondes se superposent. Au monde de l’amour avec la chanson She loves you des Beatles détournée et théâtralisée par Peters Sellers se superpose celui d’une société violente qui pend les hommes tel "un fruit étrange", amas de baskets usagées, grappes, sculpture... Ces chandeliers vétustes composés de chaussures sont la représentation d’un désarroi identitaire actuel où nous sommes tous, amalgamés et individuels à la fois.
Lava Tree - Olivier Millagou
Lava Tree - Olivier Millagou, 2011
© MNHN - F.-G. GrandinŒuvre d’Olivier Millagou, 2011. Béton rocaille. Dimensions variables. Présentée par Sultana, Paris.
Olivier Millagou est né en 1974 à Bandol où il vit et travaille. Les Lava Tree sont des arbres en béton, recouverts de lave sculptée en rocaille qui laissent apparaître sur l’écorce des motifs Tikis, divinités originelles d’Hawaii. Les Tikis, en relation avec les croyances et rites hawaiiens, sont présents sous forme de sculptures, de gravures sur les roches et les arbres de l’archipel. Le béton rocaille donne à l’écorce un aspect réaliste et fait référence à une technique décorative largement utilisée pour agrémenter les jardins dans le sud de la France. Dans ce projet, comme dans ses œuvres précédentes, l’artiste mélange les références à la culture hawaiienne et à la culture populaire de la côte d’Azur.
Le théorème des dictateurs - Vincent Mauger
Le théorème des dictateurs - Vincent Mauger, 2009
© MNHN - F.-G. GrandinŒuvre de Vincent Mauger, 2009. Bois, acier, aluminium. 5 m de diamètre. Présentée par Bertrand Grimont, Paris.
Né en 1976, Vincent Mauger vit et travaille à Nantes. La sculpture monumentale intitulée Le théorème des dictateurs installée dans la prairie de fauche du Jardin des Plantes, oppose à la forme pleine de la sphère qu’elle suggère, les pointes menaçantes des pieux qui la constituent. Cette œuvre évoque simultanément des formes organiques, animales ou cosmiques, créant ainsi un dialogue avec son contexte.
Iceberg & Palm Trees - Mark Dion
Iceberg & Palm Trees - Mark Dion
© MNHN - F.-G. GrandinŒuvre de Mark Dion, 2007. Ours en peluche, boîte en aluminium, plante en tissu dans un seau en aluminium, goudron, tendeurs, caisse de transport. 330 x 170 x 100 cm. Présentée par In Situ Fabienne Leclerc, Paris.
L’œuvre de Mark Dion installée devant l’entrée de la Grande Serre tropicale, présente un ours en peluche dans un seau en aluminium rempli de goudron, portant sur le dos un palmier en pot. L’artiste met ainsi un point final à une réflexion de plusieurs années sur les conditions de préservation des ours dans le monde.
Contrairement à d’autres œuvres antérieures, celle-ci dresse le constat de leur situation plus qu’elle ne tire la sonnette d’alarme. La caisse de transport qui fait office de socle joue ici un rôle prépondérant, l’anoblissement de ce support comme icône des échanges marchands de toute sorte.
Platée - Alain Séchas
Platée - Alain Séchas, 2005
© MNHN - F.-G. GrandinŒuvre d’Alain Séchas, 2005. Polyester & acrylique. 290 x 195 x 130 cm. Présentée par Chantal Crousel, Paris.
Alain Séchas est né en 1955 à Colombes. Il vit et travaille à Paris. Depuis le milieu des années 1990, son travail est identifié à la figure du chat, endossant, en sculpture comme en dessin, des comportements humains à l’humour corrosif. Cependant depuis quelques années, la disparition de la figure et de l’anecdote au profit d’une abstraction acérée caractérise ses travaux. Dans la redécouverte des classiques et la reprise des thèmes éternels, celui peut-être d’un impossible passage à l’âge adulte, Platée succède à Artemis. Nouvelle incarnation d’un idéal de beauté, tout en courbes harmonieuses, la nymphe Platée trouve sa place dans la Grande Serre.
Average Satisfaction/Full Satisfaction – Werner Reiterer
Average Satisfaction/Full Satisfaction - Werner reiterer, 2011
© M. DomageŒuvre de Werner Reiterer, 2011. Marqueur d’inondation. 230 x 30 cm. Présentée par Loevenbruck, Paris et Krinzinger, Vienne.
Werner Reiterer est né en 1964 à Graz, Autriche. Il vit et travaille à Vienne. Un marqueur d’inondation blanc en aluminium portant deux marques noires est présenté dans le bassin. Le domaine habituel d’utilisation d’un marqueur d’inondation est ici étendu au plan mental, celui de l’imaginaire. Il représente le talent humain, qui voit au-delà des faits réels et voit le monde comme un monde d’idées.
Klein bottle for a blowgun (after Lévi-Strauss) - Bettina Samson
Klein bottle for a blowgun (after Lévi-Strauss) - Bettina Samson, 2011
© M. DomageŒuvre de Bettina Samson, 2011. Acier, bois, résine, acrylique, terre argileuse, fibres végétale. 220 x 155 x 150 cm. Présentée par Sultana, Paris.
Bettina Samson est née en 1978. Elle vit et travaille à Paris. La sculpture installée dans la perspective du Jardin des Plantes est composée de trois boucles en bois qui représentent le squelette d’une bouteille de Klein. En mathématiques, la bouteille de Klein est une surface pour laquelle il n’est pas possible de définir un intérieur et un extérieur puisqu’elle est l’un et l’autre et s’auto-avale. Claude Lévi-Strauss, dans La Potière Jalouse décrit les mythes amérindiens structurés en bouteille de Klein : histoires de voyages dans des sarbacanes, pipes, tunnels ou corps de créatures mythiques.
Moon 2 - Not vital
Moon 2 - Not vital, 2011
© M. DomageŒuvre de Not vital, 2011. Feuille d’inox martelée, 170 cm de diamètre. Présentée par Thaddaeus Ropac, Paris.
Not Vital est né à Sent en Suisse en 1948. Ses œuvres naissent de ses expériences personnelles et de ses nombreux voyages à travers le monde où les images et les formes qu’il rencontre sont sources d’inspiration. La surface rocheuse de la lune n’est en aucun cas réfléchissante ou lisse comme celle de Moon 2 installée dans la perspective du Jardin des Plantes. À travers cette sculpture, dans laquelle le spectateur est également reflété, Not Vital nous rappelle le rôle de la lune comme catalyseur clé dans la création de la vie et son implication dans l’équilibre de nos écosystèmes.
Mutant - Olav Westphalen
Mutant - Olav Westphalen, 2006
© M. DomageŒuvre d’Olav Westphalen, 2006. Technique mixte, 135 x 150 cm. Présentée par Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris.
Olav Westphalen est né en 1963 à Hambourg. Il vit et travaille à Stockholm en Suède. La sculpture Mutant apparaît comme un bonhomme difforme, un être de neige qu’un enfant aurait mal assemblé : ce personnage, familier et amusant au premier abord, nous transporte dans un univers chaotique et inquiétant. De son passé de dessinateur de presse, Olav Westphalen a conservé un sens avisé de la parodie. En quelques traits, il parvient à donner à ses œuvres un double sens, l’humour laissant ainsi place à des problématiques sociétales.
Colmenas (ruches) - José Maria Sicilia
Colmenas (ruches) - José Maria Sicilia, 1995
© M. DomageUne œuvre de José Maria Sicilia, 1995. Céramique. 5 éléments, 69 x 50,5 x 36 cm chacun. Présentée par Chantal Crousel, Paris.
Né à Madrid en 1954, José Maria Sicilia vit entre Paris et Majorque. La série Colmenas (ruches), dont les formes s’inspirent des diverses ruches observées au gré de voyages, évoque le calme apparent de ces ouvrages vitaux dérobant au regard un processus de transformation fascinant et essentiel. Au-delà de leur immédiate et inquiétante beauté, les œuvres de José Maria Sicilia nous transposent dans des territoires frontières, où le familier se fait étrange et où la mémoire est mise en abîme.
Tête colossale, Monument à la promesse tenue - Laurent le Deunff
Œuvres de Laurent le Deunff, 2011. Tête colossale : Bois lamellé collé, 150 x 150 x 130 cm. Monument À la promesse tenue : Bois de cêne et fougère, 100 x 320 cm. Présentées par Sémiose, Paris.
Laurent Le Deunff est né en 1977. Il vit et travaille à Bordeaux. Les sculptures Monument à la promesse tenue et Tête colossale présentées dans la Ménagerie du Jardin des Plantes reprennent des archétypes du bestiaire et du monde végétal en jouant avec le contexte dans lequel elles sont exposées. L’artiste invoque des formes ancestrales, voire préhistoriques, dont l’élaboration relève de techniques artisanales.
Tête colossale - Laurent le Deunff, 2011
© MNHN - F.-G. GrandinMonument à la promesse tenue - Laurent le Deunff, 2011
© M. DomageVertical swarm - Henrik hakansson
Vertical swarm - Henrik Hakansson, 2010-2011
© M. DomageŒuvres de Henrik hakansson. #01, 2010 ; The Y Swarm (Sturnus vulgaris). #2, 2011 ; Untitled Swarm (Sturnus vulgaris). #3, 2011. Fer, fil en nylon. Dimensions variables. Présentées par Franco Noero, Turin.
Henrik Hakansson est né en 1968 en Suède. Son travail étudie la condition humaine et les possibles formes de dialogue et de cohabitation entre l’homme et la nature, notamment par l’observation des plantes, oiseaux, insectes ou autres créatures dans leur environnement. Les frontières entre les écosystèmes de la Terre et l’humanité, le traitement des relations complexes entre les humains, les animaux et les plantes, deviennent matériau esthétique pour son travail. Son œuvre est construite comme un système vivant, l’artiste y mêle des éléments biologiques et technologiques.
Fieldwork 4 - Mark Dion
Fieldwork 4 - Mark Dion, 2007
© M. DomageŒuvres de Mark Dion, 2007. Installation multimédia.213 x 182 x 853 cm. Présentée par In Situ Fabienne Leclerc, Paris.
Mark Dion est né en 1961 à New Bedford aux États-Unis. Au cours des vingt dernières années, l’artiste a étudié la relation entre nature et culture, faisant référence au système de classification et exhibant les méthodes en usage dans les musées. L’œuvre Fieldwork 4, installée dans la Grande Galerie de l’Évolution, brouille la frontière entre méthode de travail scientifique et artistique.
L’artiste a prélevé des échantillons dans différents milieux naturels à Londres, chacun reflétant à la fois la situation actuelle et les aspects historiques de la capitale. En assumant l’apparence et les méthodes des scientifiques, l’artiste propose un point de vue questionnant la façon dont l’homme, au travers de la science, donne un sens au monde naturel.
The Sturgeon - Mark Dion
The Sturgeon - Mark Dion, 2010
© MNHN - F.-G. GrandinŒuvre de Mark Dion, 2010. Résine, goudron, bijoux de fantaisie sous vitrine. 157 x 61.5 x 71 cm. Présentée par In Situ Fabienne Leclerc, Paris.
Le travail de Mark Dion fait explicitement référence aux cabinets de curiosités, et se nourrit de l’histoire des musées et des zoos. Exposé dans la Galerie des Espèces Disparues, l’esturgeon en résine sur son lit de verroteries et sous sa chape de verre, joue sur la mise en scène macabre de l’animal aux œufs d’or, pointant par la même occasion la prochaine pénurie de caviar. La finesse du produit contraste avec l’aspect rebutant de l’animal.
Chevêche Athéna - Lionel Sabatté
Chevêche Athéna - Lionel Sabatté, 2010
© M. DomageŒuvre de Lionel Sabatté, 2010. Chouette en peau de pied et ongles, vernis. 10 x 6 cm. Présentée par Patricia Dorfmann, Paris.
Lionel Sabatté est né à Toulouse en 1975. Il vit et travaille à Paris. Dans son travail, la récupération — d’un motif marginalisé, d’un résidu organique (la peau, les ongles), d’un matériau ignoré (la poussière) — est le signe du temps qui passe, mais encore une façon de questionner la pratique artistique. Loups, chouettes et tout un bestiaire à connotation ésotérique ne se rapportent pourtant qu’au monde de la superstition populaire, aux croyances de sorcières, terre à terre, matricielles. Le déchet, ici, garde sa nature première. Il renvoie à l’humanité la plus vulgaire, la plus animale. Chevêche Athéna composée exclusivement de peau et d’ongles révèle à nos yeux l’intimité de l’artiste, comme un pied de nez au narcissisme créateur.
La Meute - Lionel Sabatté
La Meute - Lionel Sabatté, 2006 - 2011
© M. DomageŒuvre de Lionel Sabatté, 2006-2011. Moutons de poussière, structure métallique. Présentée par Patricia Dorfmann, Paris.
Parce qu’elle rend compte d’une vie passée, à l’état minéral ou organique, parce qu’elle est le résultat d’un processus permanent de décomposition, la poussière a une forte dimension existentielle. Celle que Lionel Sabatté utilise pour former la meute de loups présentée dans la Ménagerie, est systématiquement prélevée à la station de métro Châtelet les Halles, lieu de forte affluence. Par cette récolte dérisoire, scrupuleusement datée, l’artiste rend visible les débris en suspension, leur donne une nouvelle matérialité, et trouve une forme plastique, concrète, au caractère insaisissable du temps qui passe.