Ginkgo biloba
Ginkgo biloba L.
Dernier représentant d'une famille apparue il y a plus de 270 millions d'années, l’arbre aux quarante écus Ginkgo biloba peut vivre plus de 1000 ans. C'est une espèce dioïque : un individu est soit mâle soit femelle.
On reconnaît parfois l'arbre mâle de l'arbre femelle par son port pyramidal plus élancé. Seule la femelle porte des fruits à l'odeur fort nauséabonde. Le nom de ginkgo viendrait soit d'un mot japonais dérivé du chinois « Gin Yyo » qui peut se traduire par « patte de canard » (allusion à la forme de la feuille), soit d'un mot chinois « yin kuo » signifiant « fruit d'argent ». Plus simplement, le nom d'espèce « biloba » (= à deux lobes) fait référence à la feuille fendue.
CONSERVATION
Statut de conservation UICN
Espèce en danger
Statut de conservation en France
Espèce introduite, non protégée en France
HISTORIQUE
Le ginkgo est le dernier représentant d’une lignée apparue il y a près de 270 millions d’années, bien avant l’apparition des plantes à fleurs. Sa morphologie a peu évolué au fil du temps. Rare, voire éteint, à l’état sauvage – originaire a priori du sud-ouest de la Chine –, il ne doit certainement sa survie qu’à sa culture, d’abord par les religieux chinois qui le plantent depuis plus de mille ans près des temples, puis aujourd’hui dans le monde pour l’ornement et la consommation de ses amandes.
Arrivé sous forme de graines aux Pays-Bas vers le milieu du XVIIe siècle, l’arbre était mystérieux pour les botanistes. En 1780, M. de Pétigny, botaniste de Montpellier, rapporta pour la première fois en France cinq jeunes ginkgos acquis à Londres au prix extraordinaire de quarante écus le pied, l’anecdote valant à l’espèce son surnom d’« arbre aux quarante écus ». Thouin reçut l’un de ces pieds, gardé en pot sous serre puis planté dans un carré de culture près de la rue Buffon en 1792.
Tous les pieds connus en Europe étaient des mâles, issus de bouture ou marcottage des premières souches. Ce n’est qu’en 1814 qu’un pied femelle fut découvert près de Genève. Pour obtenir des graines fertiles, les botanistes greffèrent des branches du ginkgo femelle sur les arbres mâles. Le ginkgo de Thouin fut greffé en 1838 par le chef jardinier Camuzet, avec une branche femelle issue de la première greffe réalisée au jardin des plantes de Montpellier en 1830.
Le 6 août 1945 eut lieu l’explosion atomique d’Hiroshima. La végétation autour de l’épicentre fut étudiée au mois de septembre de la même année. Un ginkgo situé près d’un temple détruit situé à un kilomètre de l’épicentre fut le premier végétal à bourgeonner au printemps de l’année suivante. C’est une espèce très résistante aux agents mutagènes notamment aux radiations.
USAGES MÉDICAUX ET TRADITIONS
Le Ginkgo a pratiquement disparu dans la nature. En effet, cet arbre sacré est conservé près des temples et sa survie est sans doute due aux soins que les moines taoïstes lui prodiguaient après les avoir plantés près des pagodes.
Les amandes des ovules grillées sont délicieuses et consommées lors des mariages en Chine et au Japon mais elles doivent consommées avec modération car elles sont toxiques pour certaines personnes.
Pour l’industrie pharmaceutique, des Ginkgo sont cultivés en étant plantés en rang et maintenus à une petite taille. Les feuilles lavées à l’eau bouillante puis gardées dans l’alcool servaient à améliorer la cicatrisation des ulcères et des ecchymoses.
De nos jours, on utilise la feuille pour améliorer la microcirculation.
Dans le jardin
Dans le Jardin des Plantes
- Floraison : avril-mai
- Intérêt ornemental : planté en isolé, il offrira un tableau magnifique en automne, au début de sa chute de feuilles lorsqu’une partie reste encore accrochée sur les rameaux et que l’autre recouvre le sol d’un tapis d’or.
Conseils de jardinier
C’est un arbre à réserver aux grands jardins. Il n’est pas difficile sur la qualité du sol et est très rustique. Il est important de demander un pied mâle lors de l’acquisition car l’odeur des ovules produits par les pieds femelles est puissante et fortement désagréable.
La multiplication peut se faire naturellement par semis mais pour garantir un pied mâle, il est préférable d’avoir recours à la greffe, en écusson en août ou en fente au printemps, ou aux boutures à talon effeuillées.
Au Jardin des Plantes, il existe plusieurs Gingko dont un dans l’arrière-cour de la galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée, un vieux pied mâle sur lequel une branche femelle greffée produit en abondance.
Jurassique en voie d'illumination
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