Le Buisson d’or
C’est la géométrie naturelle de cette grande plaque constituée aux trois quarts par une multitude de cristaux d’or – mesurant jusqu’à 5 mm de long – émergeant d’une base quartzeuse qui lui vaut son surnom de « Buisson d’or ».
Un minéral qui illustre la théorie du chaos
Ces cristaux présentent différentes formes du système cubique (octaèdre et rhombododécaèdre) et, comme très fréquemment pour l’or, peuvent prendre l’aspect de lamelles ou de cristaux pseudo-rhomboédriques. Ces derniers, souvent maclés, donnent aussi des groupements réticulés.
Comme tous les ors produits par la mine Eagle’s Nest, l’échantillon est relativement plat – environ 1,5 cm d’épaisseur – car il provient d’un filonnet de quartz de quelques centimètres d’épaisseur dont il occupait la partie axiale. Le remplissage par le quartz de ce filonnet ayant été total, l’or en a été dégagé par une attaque à l’acide fluorhydrique et parachevé au moyen d’un outil du type fraise de dentiste. Découvert en 1992, le Buisson d’or figurait dans la collection du marchand de minéraux Wayne Carroll Leicht avant d’être acquis pour le Muséum.
Le Buisson d’or servit d’illustration à un livre sur les mathématiques – la théorie des fractales de Benoît Mandelbrot – car il montre comment l’ordre initial et aléatoire des microcristaux d’or aide à prédire l’ensemble stable macroscopique qui en résulte. Cette théorie majeure sert à mieux modéliser le climat, les cours d’eau, la finance, etc.
Pierre-Jacques Chiappero
À écouter
Écoutez l'histoire du Buisson d'or racontée par François Farges, professeur et minéralogiste au Muséum.
D'autres histoires fabuleuses sur nos collections sont à retrouver dans Les Curieuses histoires du Muséum, un podcast original co-produit par France Culture et le Muséum national d'Histoire naturelle.