Mammouth laineux
Mammuthus primigenius
Ce spécimen est un jeune mâle adulte. Il fut offert par le comte Alexandre Stenbock-Fermor au Muséum, qui est le seul musée européen à posséder un mammouth laineux entier.
Sa dépouille provient d’une mission scientifique dirigée par le géologue Konstantin Adamovitch Vollosovitch, de 1901 à 1903, sur la plus grande des îles Liakhov de l’archipel de Nouvelle-Sibérie.
Lors de son arrivée à Paris, plusieurs éléments sont référencés (squelette, tête, défense, pénis, morceaux de peau et poils, contenu digestif, etc.). Le montage du squelette est entrepris en 1913 par Marcellin Boule, directeur du laboratoire de paléontologie ; mais il faut attendre 1957 pour que soit confiée à Yves Coppens la tâche d’achever le montage du squelette pour une exposition, avant son installation dans le hall de la galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée, jusqu’à 1998. Depuis, le squelette est présenté dans la galerie de Paléontologie parmi les Proboscidiens fossiles.
Dès 1914, un article fait état de la première découverte de molécules biologiques en identifiant de l’hématine (élément constitutif de l’hémoglobine) dans une masse sanguine de la patte. Depuis les années 1990, les travaux sur l’ADN de mammouth se sont multipliés, montrant une parenté étroite entre les mammouths et les éléphants d’Afrique, contrairement aux caractères morphologiques. Ces spécimens, à conservation exceptionnelle, devraient encore livrer bien des secrets…
Véronique Barriel