Fossile

Allosaurus, l'autre lézard

Allosaurus fragilis

L'allosaure, ce "lézard autre" souvent confondu avec le Tyrannosaure, était l’un des plus grands prédateurs du Jurassique !

Apparence de l'Allosaurus fragilis

Allosaurus signifie le "lézard autre", nom créé par Othniel C. Marsh en 1877 en raison des différences exhibées avec les restes d'autres dinosaures connus à l'époque.

Les allosaures sont des dinosaures carnivores qui vivaient à la fin du Jurassique supérieur en Amérique du Nord, en Afrique et en Europe. Ils appartiennent au groupe des théropodes, constitué de dinosaures bipèdes et majoritairement carnivores.

Ces redoutables prédateurs terrestres possédaient d’énormes mâchoires, pourvues de dents crénelées et recourbées leur permettant d’arracher de gros morceaux de chair. L’Allosaurus les perdait souvent pendant ses repas, mais elles repoussaient à nouveau très vite. Le corps massif de l’Allosaurus était soutenu par ses forts membres postérieurs et par sa longue queue qu’il tenait horizontalement et qui lui servait de balancier.

Leur crâne, qui pouvait atteindre jusqu’à 90 cm, était percé de nombreuses ouvertures et donc fortement allégé. Leurs membres antérieurs, courts mais robustes, leur servaient à agripper leurs proies pour faciliter leur dépeçage. Leurs membres postérieurs, longs et robustes, se terminaient par quatre orteils munis de griffes dont l’un était retourné vers l’arrière à la manière des ergots des oiseaux. Leur queue servait de balancier et devait équilibrer leur corps lors de leurs déplacements.

Ils se nourrissaient de dinosaures herbivores, et pouvaient chasser en groupe, mais devaient également être charognards.

Un allosaure américain à Paris

Le spécimen de la Galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée est un moulage d’un dinosaure théropode carnivore qui vivait il y a environ 155 à 150 millions d’années. À cette époque, l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest formaient un seul continent, nommé la Laurasie. Ainsi, beaucoup de fossiles d’Allosaurus ont été trouvés sur ces deux masses continentales maintenant éloignés, la plupart étant découverts aux États-Unis. Les premiers restes d’Allosaurus ont été extraits en 1869 au niveau de la formation géologique de Morrison, dans le Colorado, et comptent parmi les tout premiers théropodes retrouvés.

Un des plus prolifiques sites dans la découverte des restes d’Allosaurus, outre la formation de Morrison, est la carrière Cleveland-Lloyd, dans l’Utah. En s’y rendant, le visiteur peut ressentir la sensation de retourner aux temps préhistoriques, non seulement parce qu’au bout du chemin il y a des dinosaures à rencontrer, mais aussi parce que les strates de roches sédimentaires sont très visibles et représentent une époque de plus en plus ancienne au fur et à mesure qu’on se rapproche de la carrière. La raison pour laquelle on a trouvé un nombre tellement élevé de restes de dinosaures dans l’endroit où se trouve la carrière reste un mystère. Même si les hypothèses affluent, la plus probable est celle basée sur l’étude géologique du territoire qui soutient qu’à cet endroit il y avait une tourbière préhistorique qui a piégé les dinosaures : ils ont trouvé leur fin en étant submergés dans le sol, puis un événement naturel, comme une crue des eaux, a désarticulé et dispersé les os.

Pour exploiter ce gisement énigmatique, l’Université de l’Utah a lancé le Cooperative Dinosaur Project dans l’intention de trouver les fonds nécessaires pour faire des fouilles. En échange, les contributeurs recevraient un spécimen à exposer construit avec les fossiles trouvés ou un moulage en plâtre d’un dinosaure de leur choix. Cette initiative a permis, entre 1960 et 1965, la découverte d’approximativement 10 000 os, dont la majorité appartient à environ 46 Allosaurus. Comme tous les os trouvés étaient dispersés, les spécimens sont composites, c’est-à-dire ils sont formés à partir de plusieurs Allosaurus. La contribution financière du Muséum national d’Histoire naturelle à ce projet lui a valu la donation de ce moulage qui est arrivé au Muséum en 1976 par le truchement de la Fondation Singer-Polignac.

Crâne d'allosaure

Allosaurus fragilis (allosaure)

© MNHN - A. Iatzoura
Squelette d'une patte d'allosaure

Patte d'allosaure (Allosaurus fragilis) - Galerie de paléontologie

© MNHN - A. Iatzoura

Le Jurassique dans l'histoire de la vie

360
Hadéen

Hadéen

Il y a 4,6 milliards d’années, la Terre achève sa formation. Débute alors la première ère géologique : l'Hadéen. Le noyau de notre planète se forme et la lune apparait, probablement à la suite d'un impact entre la Terre et une proto-planète nommée Théia.

La croûte terrestre commence sa formation, et la température à la surface de la planète baisse progressivement. Il y a 4 milliards d’années, à la fin de l'Hadéen, les conditions nécessaires à l'émergence de la vie sur Terre seront réunies.

Notre dossier sur l'Hadéen
Archéen

Archéen

Il y a 4 à 2,5 milliards d'années, la croûte terrestre continue de se former sous l’action d'un volcanisme intense. Plus tard, dans les océans très chauds, les premières bactéries et algues apparaissent. Leur photosynthèse produit alors du dioxygène, déchet toxique auquel le reste du vivant s'adaptera par la suite.

Certaines colonies de cyanobactéries sont organisées en tapis microbiens qui forment de grandes structure minérales appelées stromatolites. Ces structures sont les plus anciennes traces de vie connues.

Sur la frise : un stromatolite et une colonie d'algues, productrices d'oxygène.

Notre dossier sur l'Archéen
Protérozoïque

Protérozoïque

Au protérozoïque, du grec signifiant « avant l'animal », l'atmosphère se charge de l'oxygène produit dans les océans. A la suite d'un brusque refroidissement, les algues se diversifient sur les fonds marins et les animaux pluricellulaires apparaissent, tels que les méduses et des petits animaux munis de coquilles.

Sur la frise : un Dickinsonia (animal à corps mou) un Cloudinidae (animal à coquille) et une méduse.

Paléozoïque

L'ère Paléozoïque

Au paléozoïque, de nombreuses groupes d'espèces animales et végétales apparaissent et conquièrent tous les milieux. L’apparition d’animaux pourvus de squelettes minéralisés internes ou externes a facilité leur fossilisation et donc la préservation de spécimens jusqu’à nos jours.

Nos dossiers sur l'ère Paléozoïque
Cambrien

Cambrien

Au Cambrien, la formidable diversification de la vie démarrée au Protérozoïque se poursuit et s’accélère avec le développement de structures minéralisées, telles que les squelettes externes des arthropodes. Les fonds marins se peuplent d’animaux aux formes souvent très différentes des faunes actuelles. De nombreux groupes d’arthropodes, de vers, d’éponges ou de mollusques apparaissent.

Sur la frise : un Anomalocaris (arthropode) un trilobite (arthropode) et un Pirania (éponge tubulaire).

Notre dossier sur le Cambrien
Ordovicien
Extinction
Ordovicien-Silurien

Ordovicien

À l'Ordovicien, la vie animale se propage hors des fonds marins et gagne la colonne d'eau. Des vertébrés et des céphalopodes nagent en eaux libres alors que les brachiopodes et trilobites sont très fréquents sur les fonds marins. Les premières plantes terrestres colonisent les milieux humides continentaux. A la fin de l'Ordovicien, un refroidissement du climat entraîne la première des cinq grandes crises de la biodiversité.

Sur la frise : un Sacabambaspis (vertébré), un orthocône (céphalopode) et un brachiopode.

 

Extinction
Ordovicien-Silurien

La Terre connaît une première grande crise à la fin de l’Ordovicien, alors que la vie est exclusivement marine. Cette crise serait due à un intense épisode de glaciation et aurait provoqué la disparition de 60 à 70% des espèces.

Silurien

Silurien

Au Silurien, les arthropodes et les vertébrés poursuivent leur diversification dans les océans. Dans les milieux humides continentaux, les plantes terrestres continuent de se diversifier avec l'apparition des plantes vasculaires (qui possèdent des tiges et de la sève). Elles sont accompagnées de certains arthropodes tels que les myriapodes et les arachnides.

Sur la frise : un euryptéride (ou scorpion de mer), un mille-pattes et l'une des premières plantes vasculaires, Cooksonia.

Dévonien
Extinction
du Dévonien

Dévonien

Au Dévonien, les vertébrés marins sont très diversifiés, en particulier par la présence de nombreux « poissons » cuirassés appelés placodermes. Les tétrapodes apparaissent, ce sont les premiers vertébrés munis de pattes et de doigts mais ils sont encore inféodés aux milieux aquatiques. La végétation du début du Dévonien ne mesure que quelques dizaines de centimètres de haut : elle fait peu à peu place à des forêts d'Archeopteris mesurant jusque 30 mètres.

Sur la frise : un placoderme (prédateur marin), un Calamophyton (arbre) et un Ichtyostega (tétrapode).

Extinction
du Dévonien

D’importantes variations climatiques et la chute de l’oxygénation des mers entraînent, à la fin du Dévonien, une crise qui provoque l'extinction du Dévonien et la disparition de 75% des espèces.

Les cinq grandes crises du vivant
Carbonifère

Carbonifère

Au Carbonifère, de riches écosystèmes forestiers se développent dans les zones humides. Les arbres et insectes volants se diversifient et se spécialisent, alors que débute l'essor des tétrapodes sur le milieu terrestre. C'est à cette période que, de la collision entre deux grands continents, nait le supercontinent de la Pangée.

Sur la frise : un paléodictyoptère (insecte volant), une fougère arborescente et un Hylonomus (reptile).

Notre dossier sur le Carbonifère
Permien
Extinction
Permien-Trias

Permien

À partir du Permien, à la suite suite d'une aridification du climat, la flore change considérablement. Les plantes à graines deviennent dominantes. Les nouvelles chaînes de montagnes subissent une forte érosion. Les amniotes (vertébrés à quatre pattes pondant des œufs) se diversifient sur la terre ferme. Dans les océans, le sommet de la chaîne alimentaire est dominé par des groupes proches des requins actuels.

Sur la frise : un dimétrodon (amniote), un rameau du conifère Walchia et un hélicoprion (proche des requins)

Extinction
Permien-Trias

A la fin du Permien a lieu la crise du Permien-Trias. C'est la plus grande qu’ait jamais connue la Terre. Elle provoque la disparition de plus de 90% des espèces, terrestres comme marines. Cette crise sans précédent aurait été essentiellement causée par deux épisodes volcaniques majeurs.

Mésozoïque

L'ère Mésozoïque

Cette période de grande diversification de la biodiversité, comprise entre deux extinctions massives, dure près de 186 millions d’années. Elle se caractérise par l’émergence et la domination des dinosaures, des reptiles volants et des reptiles marins, ainsi que par l'apparition des mammifères et des plantes à fleurs.

Nos dossiers sur l'ère Mésozoïque
Trias
Extinction
Trias-Jurassique

Trias

Au Trias a lieu une forte diversification des reptiles : crocodiles, tortues ou encore dinosaures apparaissent sur le supercontinent de la Pangée, accompagnés des premiers mammifères. Des reptiles retournent à la vie marine. Les ptérosaures sont les nouveaux grands prédateurs volants. Les groupes dominants d’insectes sont les coléoptères, les diptères et les hyménoptères. Les conifères deviennent les arbres les plus abondants.

Sur la frise : un Morganucodon (mammifère), un ichthyosaure (reptile marin) et un ptérosaure (reptile volant).

Notre dossier sur le Trias
Extinction
Trias-Jurassique

La crise du Trias-Jurassique s'étend sur près de 17 millions d'années, un record en comparaison aux autres crises qui s’étendent sur des périodes durant de 1 à 2 millions d’années. 

Probablement induite par un intense épisode volcanique en plein cœur d'une Pangée fractionnée, cette crise conduit à la disparition de 70 à 80 % des espèces, alors que commence l'ouverture de l'océan Atlantique.

Les cinq grandes crises du vivant

Jurassique

Jurassique

Au Jurassique, la Pangée n'existe plus, morcelée par les océans Atlantique et Téthys où règnent les reptiles marins. Les dinosaures se diversifient, avec le développement du gigantisme mais aussi l'apparition des premiers oiseaux. Les insectes connaissent également une forte diversification. Côté forêts, les plantes à graines prospèrent mais les fougères restent très présentes dans certains milieux.

Sur la frise : un archéoptéryx (proche des futurs oiseaux), un crabe et un sauropode.

Notre dossier sur le Jurassique
Crétacé
Extinction
Crétacé-Paléogène

Crétacé

C'est au Crétacé qu'ont vécu de célèbres dinosaures comme le tyrannosaure ou le tricératops. Les ammonites et reptiles marins sont fréquents dans les océans tandis que les espèces d'oiseaux se diversifient. Les plantes à fleurs connaissent un très fort succès évolutif, événement majeur de la formation des écosystèmes à venir. Elles sont accompagnées de nombreux pollinisateurs.

Sur la frise : une ammonite, une abeille sur une fleur, un tyrannosaure.

Notre dossier sur le Crétacé
Extinction
Crétacé-Paléogène

La dernière grande crise du Crétacé-Paléogène est sans doute la plus connue, car elle correspond à l’extinction d’un des groupes d’animaux fossiles les plus célèbres, les dinosaures (à l'exception des oiseaux). Elle concorde avec un épisode volcanique majeur au Dekkan (Inde), auquel s’ajoute la chute d’un astéroïde dans la péninsule du Yucatan (Mexique). Ces deux événements ont impacté toute la planète.

Les cinq grandes crises du vivant
Cénozoïque

Cénozoïque

Débutant il y a 66 millions d’années, le Cénozoïque se poursuit aujourd'hui. Connu comme « l'ère des mammifères » du fait de la rapide évolution de ces derniers vers de grandes tailles, c'est aussi une période de grandes diversifications parmi les oiseaux, les plantes à fleurs ou encore les « poissons à arêtes ».

Paléogène

Paléogène

Le Paléogène se situe après la disparition des dinosaures non-aviens, des ammonites et de nombreux autres groupes d’espèces. Dans les milieux qu’ils laissent vacants, les mammifères et les oiseaux connaissent une forte diversification, alors que les actinoptérygiens (ou « poissons à nageoires rayonnées ») deviennent abondants dans les océans et en eaux douces. Les plantes à fleurs, notamment les arbres feuillus, poursuivent leur développement et deviennent la flore la plus diversifiée.

Sur la frise : un palmier, un baluchitère (grand mammifère) et un actinoptérygien.

Néogène

Néogène

Au Néogène, le courant de Drake se met en place autour de l’Antarctique et la planète se refroidit progressivement pour s’approcher du climat actuel. Vers la fin du Néogène, l’isthme de Panama relie les Amériques du Nord et du Sud et forme une séparation entre Atlantique et Pacifique.  Sur la terre ferme, les prairies de graminées deviennent fréquentes et la faune s’adapte à de nouveaux écosystèmes proches de ceux que l’on connait aujourd’hui.

Sur la frise : une graminée, une antilope (ruminant) et une baleine (cétacé).

Quaternaire

Quaternaire

Le Quaternaire est la période géologique actuelle, commençant il y a 2,58 millions d'années. Plusieurs épisodes de glaciation et/ou l’émergence du genre humain amènent à l’extinction de la majorité des espèces de grands mammifères, tels que les paresseux géants ou les mammouths. Plus récemment, en un temps bien plus court que lors des autres périodes géologiques, les activités humaines impactent tous les écosystèmes et provoquent une augmentation globale de la température.

Sur la frise : un fuchsia, un humain et une méduse.

Aller plus loin

Un jour avec les dinosaures, de Christine Argot, Luc Vivès, C. Sander, Éd. Flammarion

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