Cabinet de curiosités de Joseph Bonnier de la Mosson
Fort de la fortune héritée de son père lui permettant d’assouvir sa passion pour les arts et les sciences, le baron Joseph Bonnier de La Mosson réaménage, en 1726, le premier étage de son hôtel particulier parisien, qu’il transforme en une galerie de sept pièces abritant neuf cabinets meublés de boiseries sculptées en chêne de Hollande.
Rapidement connus et visités par des savants de nombreux pays, ces derniers présentent des objets rares créés par l’Homme, des instruments scientifiques (appareils d’anatomie, pendule astronomique, horloge hydraulique, microscopes, etc.) – ou issus des trois règnes de la nature, animal, végétal, minéral.
La mort prématurée de Joseph Bonnier de La Mosson contraint sa veuve à vendre aux enchères ses propriétés et collections. C’est ainsi qu’en 1745, le comte de Buffon se porte acquéreur pour le Jardin du Roi des cinq armoires du deuxième cabinet, dit « des animaux desséchés ».
Cet ensemble mobilier, restauré, classé au titre des Monuments historiques et garni de spécimens tirés des collections actuelles du Muséum, est exposé au rez-de-chaussée de la Bibliothèque centrale. Restituant la présentation d’origine des armoires, il témoigne du souci de classification et de la beauté des décors propres aux cabinets de curiosités, précurseurs de nos musées scientifiques.
Mathilde Lorit-Regnaud