Graineterie de Christelle Téa
Le Jardin du roi puis le Muséum national d’Histoire naturelle en son Jardin des Plantes ont attiré de tout temps les artistes travaillant sur le motif, soucieux de saisir la beauté fragile et éphémère d’une plante, la silhouette ou le mouvement d’un animal, la mise en espace des collections ou l’architecture des bâtiments historiques.
Plus rares sont ceux qui se sont inspirés du quotidien des hommes et des femmes qui y exercent en coulisse les métiers les plus divers. Des photographes en ont fait des reportages, tels Pierre Petit à la Belle Époque, ou Robert Doisneau en 1942-1943 et en 1990.
S’inscrivant dans la tradition du dessin d’observation, dont les collections du Muséum sont riches depuis le XVIIIe siècle, comme du dessin de reportage, Christelle Téa pose sur toutes les facettes du Muséum un regard original, qui capte à la fois l’essentiel et le moindre détail. Avec ce dessin réalisé à la Graineterie, nous pénétrons avec elle au cœur du laboratoire où les équipes chargées de sauvegarder le patrimoine végétal préparent la conservation des semences récoltées en France et à l’étranger dans la banque de graines du Muséum.
Dessinant à l’encre de Chine sur le vif, sans esquisse ni repentir, avec une fascinante maîtrise de la composition et du trait, Christelle Téa nous fait entrer dans une réalité organique et foisonnante qui incarne l’esprit intemporel du lieu.
Joëlle Garcia