L'histoire de la vie sur Terre

La vie sur notre planète a plus de 3 500 millions d'années. Découvrez les grandes périodes géologiques qui ont marqué son histoire.

Le Précambrien, il y a plus de 539 millions d'années

Il aura fallu près de 100 millions d’années pour que la Terre se forme à partir de planétoïdes eux-même issus de l’accrétion de poussières et de gaz dans le système solaire naissant.

Il y a 4,567 milliards d’années (4 567 millions d'années), la formation de notre planète s'achève. Débute alors le premier éon (plus grande division des temps géologiques) de l'histoire de la Terre : le Précambrien, qui durera près de 4 milliards d'années, soit 88 % de l'histoire de notre planète depuis sa formation.

Durant cette période, la Terre connait un ensemble de transformations allant de la formation du noyau et de la croûte terrestre à la stabilisation de la durée d’une journée et du cycle de la lune. C’est de cette période que datent les premières traces de vie et d’oxygène et finalement l’apparition, il y a près de six-cent millions d’années, des tous premiers animaux.

Ma = Millions d’années
Hadéen
Archéen
Protérozoïque
Paléozoïque
Cambrien
Ordovicien
Extinction
Ordovicien-Silurien
Silurien
Dévonien
Extinction
du Dévonien
Carbonifère
Permien
Extinction
Permien-Trias
Mésozoïque
Trias
Extinction
Trias-Jurassique
Jurassique
Crétacé
Extinction
Crétacé-Paléogène
Cénozoïque
Paléogène
Néogène
Quaternaire
L'impact entre la Terre et un corps de plus petite taille

Impact entre la Terre et Théia, à l'Hadéen.

© Julie Potvin

L'Hadéen, prologue de l'histoire de la vie

Il y a 4 567 à 4 031 millions d'années

Lors de cette période, le noyau terrestre se forme et la lune apparaîtra, probablement à la suite d’un impact avec une proto-planète nommée Théia.

La croûte terrestre commence sa formation, et la température à la surface de la planète baisse progressivement. Il y a 4 milliards d’années, à la fin de l’Hadéen, les conditions nécessaires à l’émergence de la vie sur Terre seront réunies.

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Deux organismes de forme simple produisant du dioxygène

Stromatolites et algues produisant de l'oxygène à l'Archéen

© Julie Potvin

À l'Archéen, les premières traces de vie

Il y a 4 031 à 2 500 millions d'années

Sous l'action d'un volcanisme intense, la croûte terrestre continue de se former. Plus tard, dans les océans très chauds, les premières bactéries et algues apparaissent. Leur photosynthèse produit alors du dioxygène, déchet toxique auquel le reste du vivant s'adaptera par la suite.

Certaines colonies de cyanobactéries sont organisées en tapis microbiens qui forment de grandes structures minérales appelées stromatolites. Ces structures sont les plus anciennes traces de vie connues.

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Un animal plat à corps mou, un méduse et un animal à coquille

Les premiers animaux pluricellulaires apparaissent au Protérozoïque.

© Julie Potvin

Au Protérozoïque, les prémices de la vie animale

Il y a 2 500 à 539 millions d'années

Au protérozoïque, du grec signifiant « avant l'animal », l'atmosphère se charge de l'oxygène produit dans les océans. A la suite d'un brusque refroidissement, les algues se diversifient sur les fonds marins et les animaux pluricellulaires apparaissent, tels que les méduses et de petits animaux munis de coquilles.

Le Paléozoïque, il y a 539 à 252 millions d'années

Au paléozoïque, les animaux abondent et se diversifient rapidement. L'apparition d’organismes pourvus de squelettes minéralisés, internes (par exemple chez les vertébrés) ou externes (par exemple chez les arthropodes), a facilité leur fossilisation et donc la préservation de ces spécimens, permettant leur étude de nos jours.

Un trilobite, un anomalocaris et une éponge tubulaire à piquants

L'apparition de nouvelles formes de vie à squelette complexe au Cambrien

© Julie Potvin

Au Cambrien, la biodiversification s'accélère

Il y a 539 à 485 millions d'années

La diversification de la vie démarrée au Protérozoïque se poursuit et s’accélère au Cambrien avec l'apparition de structure de soutien minéralisées, tels que les squelettes externes des arthropodes. Les fonds marins se peuplent d’animaux aux formes souvent très différentes des faunes actuelles. De nombreux groupes d’arthropodes, de vers, d’éponges ou de mollusques apparaissent.

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Un céphalopode cônique, un animal à forme de poisson et un coquillage

La diversification de la vie se poursuit dans l'eau à l'Ordovicien

© Julie Potvin

À l'Ordovicien, la vie marine en expansion

Il y a 485 à 444 millions d'années

La vie animale se propage hors des fonds marins et gagne la colonne d'eau. Des vertébrés et des céphalopodes nagent en eaux libres alors que les brachiopodes et trilobites sont très fréquents sur les fonds marins. Les premières plantes terrestres colonisent les milieux humides continentaux.

L'extinction Ordovicien-Silurien

La Terre connaît une première grande crise à la fin de l’Ordovicien, alors que la vie est exclusivement marine. Cette crise serait due à un intense épisode de glaciation et aurait provoqué la disparition de 60 à 70% des espèces.

Un scorpion de mer, un mille-patte et une plante basale

Les premiers animaux et plantes colonisent la terre ferme au Silurien, alors que les euryptérides règnent sur les mers.

© Julie Potvin

Au Silurien, plantes et animaux prolifèrent sur le continent

Il y a 444 à 419 millions d'années

Les arthropodes et les vertébrés marins poursuivent leur diversification dans les océans. Dans les milieux humides continentaux, les plantes terrestres continuent de se diversifier avec l'apparition des plantes vasculaires (qui possèdent des tiges et de la sève). Elles sont accompagnées de certains arthropodes tels que les myriapodes et les arachnides.

Un arbre, un poisson cuirassé et un tétrapode nageant

Au Dévonien apparaissent les premiers arbres et les premiers tétrapodes, ces derniers sont encore exclusivement aquatiques.

© Julie Potvin

Au Dévonien, un foisonnement dans tous les milieux

Il y a 419 à 359 millions d'années

Au Dévonien, les vertébrés marins sont très diversifiés, en particulier par la présence de nombreux « poissons » cuirassés : les placodermes. Au Dévonien supérieur apparaissent les tétrapodes, premiers animaux munis de pattes et de doigts. Alors inféodés aux milieux aquatiques leurs pattes leur permettent de se déplacer dans des milieux peu profonds, mais pas encore de marcher sur la terre ferme.

La végétation du début du Dévonien ne mesure que quelques dizaines de centimètres de haut : elle fait peu à peu place à des forêts d’arbres mesurant jusque 30 mètres comme les célèbres Archaeopteris.

L'extinction du Dévonien

D’importantes variations climatiques et la chute de l’oxygénation des mers entraînent, à la fin du Dévonien, une crise qui provoque « L'extinction du Dévonien » et la disparition de 75% des espèces.

Un insecte volant à 6 ailes, un lézard et une fougère arborescente

Les forêts luxuriantes du Carbonifères accueillent de nombreux insectes et les premiers amniotes terrestres.

© Julie Potvin

Au Carbonifère, des forêts luxuriantes

Il y a 359 à 304 millions d'années

Au Carbonifère, de la collision entre deux grands continents, nait le supercontinent de la Pangée.

De riches écosystèmes forestiers se développent dans les zones humides. Les arbres et insectes volants se diversifient et se spécialisent, alors que débute l'essor des tétrapodes dans les zones humides et en milieu terrestre. 

Dans les mers et océans, la disparition récente des Placodermes permet aux requins et aux chimères de se développer et d'occuper le rôle de superprédateurs marins.

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Un reptile avec une crête dorsale, un rameau de conifère et un requin

Les conifères et amniotes se diversifient au Permien, alors que des espèces proches des requins dominent les mers.

© Julie Potvin

Le Permien, apogée de la vie paléozoïque

Il y a 304 à 252 millions d'années

A la suite d'une aridification du climat, la flore change considérablement. Les plantes à graines deviennent dominantes. Les nouvelles chaînes de montagnes subissent une forte érosion. Les amniotes (vertébrés à quatre pattes pondant des œufs) se diversifient sur la terre ferme. Dans les océans, le sommet de la chaîne alimentaire est dominé par des groupes proches des requins actuels.

L'extinction Permien-Trias

A la fin du Permien a lieu la plus grande qu’ait jamais connue la Terre. Elle provoque la disparition de plus de 90% des espèces, terrestres comme marines. Cette crise sans précédent aurait été essentiellement causée par deux épisodes volcaniques majeurs.

Le Mésozoïque, il y a 252 à 66 millions d'années

Cette période de grande diversification de la biodiversité, comprise entre deux extinctions massives, dure près de 200 millions d’années. Elle se caractérise par l’émergence des dinosaures, des reptiles volants et des reptiles marins, ainsi que des mammifères et des plantes à fleurs.

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Un petit mammifère, un reptile volant et un reptile marin

Suite à la crise Permien-Trias, une nouvelle faune se diversifie dans les mers, sur terre et dans les airs.

© Julie Potvin

Le Trias, après la crise

Il y a 252 à 201 millions d'années

Une forte diversification des reptiles débute au Trias : crocodiles, tortues ou encore dinosaures apparaissent sur le supercontinent de la Pangée, accompagnés des premiers mammifères. Des reptiles retournent à la vie marine. Les ptérosaures sont les nouveaux grands prédateurs volants. Les groupes dominants d’insectes sont les coléoptères, les diptères et les hyménoptères. Les conifères deviennent les arbres les plus abondants.

L'extinction Trias-Jurassique

La crise du Trias-Jurassique s’étend sur près de 17 millions d’années, un record en comparaison aux autres crises qui s’étendent sur des périodes durant de 1 à 2 millions d’années. Elle conduit à la disparition de 70 à 80% des espèces à la suite du volcanisme atlantique.

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Un archeopterix, dinosaure proche des oiseaux, un crabe et un dinosaure géant à long cou

Au Jurassique, les dinosaures dominent de nombreux écosystèmes. Ils connaissent une grande diversification et gagnent en taille. 

© Julie Potvin

Au Jurassique, les grands dinosaures et les premiers oiseaux

Il y a 201 à 145 millions d'années

Au Jurassique, la Pangée n’existe plus, morcelée par l'apparition des océans Atlantique et Téthys, où règnent les reptiles marins. Les dinosaures se diversifient, avec le développement du gigantisme mais aussi l'apparition des premiers oiseaux. Les insectes connaissent également une forte diversification. Côté forêts, les plantes à graines prospèrent, mais les fougères restent très présentes dans certains milieux.

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Une ammonite, une abeille sur une fleur et un tyrannosaure

Les plantes à fleurs et les pollinisateurs se diversifient au Crétacé, après leur apparition au Jurassique. Les continents sont encore dominés par les dinosaures.

© Julie Potvin

Au Crétacé, les dinosaures côtoient les plantes à fleurs

Il y a 145 à 66 millions d'années

C’est au Crétacé qu’ont vécu de célèbres dinosaures comme le tyrannosaure ou le tricératops. Les ammonites et reptiles marins sont fréquents dans les océans tandis que les espèces d’oiseaux se diversifient. Apparues au Jurassique, les plantes à fleurs connaissent un important succès évolutif au Crétacé, événement majeur de la formation des écosystèmes à venir. Elles sont accompagnées des premiers pollinisateurs.

Crise du Crétacé-Paléogène

La dernière grande crise du vivant est sans doute la plus connue, car elle correspond à l’extinction d’un des groupes d’animaux fossiles les plus célèbres : les dinosaures (à l'exception des oiseaux). Elle concorde avec un épisode volcanique majeur au Dekkan (Inde), auquel s’ajoute la chute d’un astéroïde dans la péninsule du Yucatan (Mexique). Ces deux événements ont impacté toute la planète.

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Le Cénozoïque, d'il y a 66 millions d'années à aujourd'hui

Débutant il y a 66 millions d’années, le Cénozoïque se poursuit aujourd’hui. Connu comme l’ère des mammifères du fait de la rapide évolution de ces derniers vers de grandes tailles, c’est aussi une période de grandes diversifications parmi les oiseaux, les plantes à fleurs ou encore les poissons à arêtes.

Un palmier, un mammifère géant et un poisson à nageoire rayonnée

Suite à l'extinction de nombreuses espèces incluant les dinosaures non-aviens, les ammonites et les grands reptiles marins, les milieux se repeuplent au Paléogène.

© Julie Potvin

Le Paléogène, une nouvelle diversification après la crise Crétacé-Paléogène

Il y a 66 à 23 millions d'années

Les dinosaures non-aviens, les ammonites et de nombreux autres groupes d’espèces ont récemment disparu. Sur la terre ferme et dans les airs, les mammifères et les oiseaux connaissent une forte diversification, alors que les actinoptérygiens (ou « poissons à nageoires rayonnées  ») deviennent abondants dans les océans et les eaux douces.

Les plantes à fleurs, notamment les arbres feuillus, poursuivent leur développement et deviennent la flore la plus diversifiée.

Une baleine, une graminée et une antilope

Les écosystèmes se modifient au Néogène, se rapprochant de la faune et de la flore que nous connaissons aujourd'hui.

© Julie Potvin

Au Néogène, la mise en place des écosystèmes d’aujourd’hui

Il y a 23 à 2,6 millions d'années

Le courant de Drake se met en place autour de l’Antarctique et la planète se refroidit progressivement pour s'approcher du climat actuel. Durant le Néogène, l'isthme de Panama se referme, reliant les Amériques du Nord et du Sud et formant ainsi une séparation entre Atlantique et Pacifique. 

Dans ces océans, les grands mammifères marins se diversifient, chassés par des prédateurs apparus au Dévonien et qui dominent à nouveau, au Néogène, les écosystèmes océaniques : les requins, et notamment le mégalodon.

Sur la terre ferme, les prairies de graminées deviennent fréquentes et la faune s’adapte à de nouveaux écosystèmes proches de ceux que l’on connait aujourd’hui.

Un fuchsia, un humain et une méduse

Au Quaternaire, les périodes de glaciation et l'apparition des sociétés humaines ont un impact majeur sur le climat et la biosphère.

© Julie Potvin

Au Quaternaire, les glaciations et l’émergence du genre Homo

D'il y a 2,6 millions d'années à aujourd'hui

Le Quaternaire est la période géologique actuelle, commençant il y a 2,58 millions d'années. Plusieurs épisodes de glaciation et/ou l’émergence du genre humain amènent à l’extinction de la majorité des espèces de grands mammifères (appelés « mégafaune »), tels que les mammouths ou les paresseux géants. Plus récemment, en un temps bien plus court que lors des autres périodes géologiques, les activités humaines impactent tous les écosystèmes et provoquent une augmentation globale de la température.

Article rédigé en 2023, avec la participation de Damien Germain, Anaïs Boura et Guillaume Billet, paléontologues au CR2P - UMR 7207, Gaël Clément, directeur du département Origines & Evolution, et Guillaume Lecointre, professeur du MNHN, chercheur à l'ISYEB - UMR 7205.

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